Exceptionellement je vous propose un entretien un lundi (en plus de celui du mercredi et du samedi) dans le cadre du 1er Salon du Livre des Auteurs Indépendants qui se déroulera à Marseille le dimanche 27 octobre prochain.
Sonia Dagotor, la Marraine de ce salon et auteure de « Zen Altitude » auto-publié le 03/07/2019, vient de recevoir le Prix des lecteurs dans le cadre du concours des Plumes Francophones. A cette occasion, elle a gentillement accepté cet entretien.
➡️ Vous pouvez également retrouver l'entretien du Parrain de ce salon, l'auteur Jacques Vandroux en cliquant ici
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Sonia Dagotor, qui êtes-vous ?
Je suis une épouse, mère (de 2 enfants) et working girl (responsable marketing dans un centre commercial en région parisienne) et comme cela ne suffisait pas à mon quotidien déjà bien rempli, je me suis dit que ce serait sympa de devenir écrivain à mes heures trouvées.
C’était en janvier 2013, j’étais au bout du rouleau et j’ai estimé qu’écrire une trilogie qui raconterait l’histoire d’une femme débordée (un peu comme moi mais surtout comme beaucoup de femmes d’aujourd’hui) changerait ma vie et me sauverait.
Comment vous est venue l'envie de vous lancer dans l'écriture ?
Eh bien justement, je me trouvais à Marrakech avec une amie. Je n’arrivais pas à décrocher, à décompresser. Impossible de fermer les yeux. Les insomnies me poursuivaient. Alors que je lisais « Demain, j’arrête ! » de Gilles Legardinier, je me suis dit : « Si un jour, je devais écrire un livre, je voudrais l’écrire comme lui. » Cet auteur est capable de me faire pleurer et rire dans une même phrase.
Ni une, ni deux, je me dis que ce sera la solution à mes problèmes, qu’au-delà de l’aspect thérapeutique que m’apportera l’écriture, toutes les femmes se reconnaîtront dans l’histoire de Marie et que forcément, cette trilogie sera un best-seller. Oui, bon, il faut se fixer des objectifs ambitieux sinon où est l’intérêt ? (rires) Je me donne quatre mois pour écrire le 1er tome en espérant le voir dans les rayons des librairies avant l’été. Je n’avais aucune idée du fonctionnement du monde de l’édition. Je pensais trouver un éditeur comme on trouve une baguette à la boulangerie. C’est dire !
Et puis, en mars, alors que le premier tome d’Épouse, mère et working girl avançait bien, j’ai rencontré un auteur auto-publié qui me vante les avantages de KDP, la plate forme d’autoédition d’Amazon, évoquant le succès d’Agnès Martin-Lugand, une illustre inconnue pour moi à ce moment-là. Tout comme je n’avais jamais fait un achat sur Amazon. Mais l’idée m’a séduite.
J’étais pressée. Il fallait que mon bébé naisse au plus vite, pour me prouver que j’étais capable d’atteindre les objectifs (ambitieux) que je m’étais fixés.
Vos premiers écrits ont été une trilogie intitulé « Épouse mère et working girl » et par la suite vous avez d'autres romans tous en auto-édition... Racontez nous !
Mon quatrième roman « Un vœu pas comme les autres » a été mon premier succès sur Amazon. En dix jours, il est arrivé n°1 du TOP 100 Kindle très convoité. Il est resté quelques jours sur la première place du podium. Je n’ai rien compris. Il faut croire que les lectrices de la trilogie étaient au rendez-vous.
Et cela en a attiré d’autres. Un éditeur m’a contactée: City Éditions. En septembre, j’apprends qu’il est 3ème au concours des Plumes Francophones. La version papier est publié en mai 2017 avec son nouveau titre « Un anniversaire au poil ». Entre-temps, j’écris « Tout peut arriver ou presque » publié en octobre 2017. Même scénario, mes lecteurs sont au rendez-vous. Il cartonne à Noël, période où les lecteurs s’équipent en liseuse. En juillet 2018, je publie « Sortez-Moi de là ». Il reste trois semaines n°1 des ventes, aspirant tous mes précédents romans dans le TOP 100. Et encore, je n’étais pas au bout de mes surprises. 2019 est une année de dingue !!!
J’écris deux romans en six mois, dont un inédit qui sera publié aux Éditions du Cherche-Midi en avril 2020. Un autre que j’ai auto-publié en juillet et qui vient de recevoir le Prix des lecteurs (concours des Plumes Francophones) : ZEN ALTITUDE. Vous en avez entendu parler ?
Félicitations pour ce prix ! Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots sur le concours ?
C’est un concours organisé par Kindle Direct Publishing (la plate-forme d’autoédition d’Amazon) depuis plusieurs années, en partenariat avec TV5 Monde qui soutient la francophonie. EN 2017, le parrain était Yasmina Khadra, l’an dernier, Bernard Werber et cette année, Aurélie Valognes, elle-même issue de l’autoédition avec son célèbre « Mémé dans les orties ». C’est très encourageant de voir que l’autoédition est soutenue par des auteurs dits traditionnels.
Le paysage de l’autoédition est en pleine mutation, de plus en plus présent et incontournable. Près de 1300 auteurs ont participé cette année. Pour postuler, il suffit de publier son roman (ebook) du 1er mai au 31 août, de le mettre en KDP Select (exclusivité Amazon), de créer la version papier et de fixer un prix minimum de 2.99€. Personnellement, j’y participe depuis 2016 car il se trouve que je publie quasiment toujours avant l’été. Ça tombe bien !
Le concours offre une belle visibilité durant toute la période. C’est une opportunité supplémentaire de toucher de nouveaux lecteurs et peut-être d’être repéré par le jury. J’encourage tous les indés à y participer. Cette année, je ne m’attendais pas du tout à recevoir le Prix des lecteurs.
C’est une formidable surprise ! Existe-t-il une meilleure reconnaissance que celle des lecteurs ?
Vous êtes Marraine au 1er salon des auto-édités qui se tiendra à Marseille le samedi 27 octobre prochain, comment cela s’est passé ?
Franck Esposito (l’un des deux organisateurs) m’a contactée en Juillet. Il me parle du salon et me demande si je souhaite intervenir. J’adore rencontrer des lecteurs, des auteurs, j’aime partager. Plus tard, il me propose d’être la marraine su salon. Je n’ai pas cherché à comprendre. Je me suis dit qu’il avait certainement vu le vlog réalisé par KDP pour la promotion de l’autoédition et j’ai répondu « oui ». (Vous pouvez retrouver les 6 vidéos du Vlog sur ma chaîne Youtube).
Je me suis sentie très seule dans mes débuts. J’ai commencé à rencontrer d’autres indés en septembre 2015 (du moins virtuellement) et j’ai découvert une communauté bienveillante et solidaire.
Au salon, vous aurez l'occasion de présenter tous vos livres et quels sont les retours que vous avez pu avoir à ce jour sur ces derniers ?
J’écris dans un registre qui fait du bien. Ce sont des comédies contemporaines. Je m’amuse beaucoup en écrivant et les lecteurs le ressentent. J’ai beaucoup de retours. Chacun de mes livres a des centaines de commentaires sur Amazon, tous très positifs.
Dans mes dédicaces, j’écris toujours un petit mot à la fin du roman, invitant le lecteur à m’écrire son ressenti à l’issue de la lecture. Ça crée du lien et c’est essentiel pour moi, un pur carburant qui me pousse à être encore meilleure.
Comme beaucoup d'auteurs, rencontrez-vous aussi des difficultés en étant auto-édité ?
Il faut être patient, rigoureux, persévérant. Tout ne se fait pas en un jour. J’ai eu ma première promotion Amazon en octobre 2015. Ma première offre éclair en janvier 2016. Certains veulent le succès immédiat. Cela peut arriver, mais c’est rare. Et rien n’est jamais acquis !
Je conseille aux auteurs pressés de confirmer leur passion en écrivant un autre roman, puis un autre. De se faire corriger par un professionnel, de faire réaliser la couverture par un graphiste. Cela représente un coût, certes, mais le lecteur est exigent. Il ne faut le décevoir. Il peut ne pas aimer l’histoire mais il ne pardonnera pas les fautes dans un texte.
Le jour où la machine se met en route, le cercle vertueux se met en place et si à ce moment-là, on a plusieurs romans et qu’ils plaisent, c’est le début d’une grande aventure qui commence.
Avez-vous de nouveaux projets littéraires pour les mois à venir à nous faire partager ?
Récemment trois nouvelles idées ont envahi mon esprit. Mais l’année a été dense alors je me repose un peu. Comme je l’ai évoqué plus haut, en avril 2020, il y aura la sortie de mon inédit en librairie ainsi que « Sortez-moi de là », tous deux publiés par les Editions du Cherche Midi. La promotion s’annonce intense.
Cela me laisse du temps pour préparer mon roman 2021. A moins que les doigts ne me démangent de trop d’ici là. On verra…
Que voulez-vous dire à vos lecteurs pour terminer ?
Sans lecteurs, il n’y a pas d’auteur. Je les remercie du fond du cœur de m’avoir permis de réaliser un rêve (oublié), d’être au rendez-vous à chaque nouvelle publication et d’apprécier mon univers. Si j’en suis là, c’est grâce à eux !
Merci pour cette interview et rendez-vous à Marseille, dimanche ou ailleurs, une prochaine fois !
Sonia Dagotor, à dimanche et merci pour cet échange !
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